Les coups d'Etat militaire, est-ce un mal nécessaire dans le contexte politico social en Afrique ?
Les coups d'État militaires en Afrique ont longtemps été sujets à des débats complexes, posant la question de leur nature et de leur justification dans le contexte politico-social du continent. Cette analyse se penchera sur l'évolution historique de ces coups d'État, mettant en lumière les changements de dynamiques depuis les années 60 jusqu'à nos jours.
Durant la période allant des années 60 aux années 90, la plupart des coups d'État en Afrique, à l'exception notable de ceux de Thomas Sankara et de JJ Rawlins, étaient perçus comme des manifestations d'influences impérialistes soutenues par les puissances colonialistes. Jacques Foccard, également connu sous le nom de "Monsieur Afrique" ou "le prince des ténèbres", incarnait cette influence en décidant du destin des dirigeants africains qui résistaient aux volontés de la France pour préserver ses intérêts.
Cependant, les dynamiques ont évolué, et le paysage politique actuel en Afrique témoigne de changements substantiels. Notamment dans les pays africains francophones, où l'opposition au parti au pouvoir est souvent réprimée de manière sévère. Les opposants qui cherchent à accéder au pouvoir par des voies démocratiques, tout en refusant de se soumettre aux influences impérialistes, font face à des persécutions, des harcèlements, voire des accusations infondées conduisant à l'exil ou à l'emprisonnement, voire même à des assassinats.
Un des aspects marquants de cette réalité contemporaine est la manipulation fréquente des élections pour maintenir le pouvoir en place, agissant dans l'intérêt des puissances impérialistes. La mauvaise gouvernance devient une norme, soutenue dans ses excès par ces puissances, laissant la population dans une situation de détresse économique et politique.
Dans ces conditions, où les perspectives démocratiques sont gravement compromises, certains considèrent les coups d'État militaires révolutionnaires comme le seul moyen de réinitialiser le jeu politique et de restaurer une vitalité démocratique dans le pays. L'exemple actuel au Sénégal, avec l'opposant Ousmane Sanko, offre une illustration concrète de cette situation, marquée par la répression de toute opposition et la truque électorale.
Cependant, la question centrale persiste : les coups d'État militaires sont-ils véritablement un mal nécessaire dans ce contexte politico-social en Afrique ? Certains soutiennent que ces actions radicales sont justifiées face à une démocratie en lambeaux, minée par la corruption, la manipulation électorale et le mépris des droits fondamentaux.
D'un autre côté, des voix s'élèvent pour condamner cette approche, arguant que les coups d'État ne font qu'aggraver l'instabilité et entraver le développement démocratique à long terme. Ils soulignent les conséquences économiques et sociales négatives de ces interventions, créant des cycles perpétuels de troubles politiques.
La réalité complexe des coups d'État militaires en Afrique exige une compréhension nuancée des facteurs sous-jacents. Les pressions économiques, les influences étrangères, et les aspirations démocratiques de la population doivent être prises en compte dans l'évaluation de la légitimité de ces actions.
En conclusion, les coups d'État militaires en Afrique demeurent un sujet de débat complexe. L'évolution des dynamiques depuis les années 60 a créé un paysage politique où les justifications traditionnelles de ces actions sont remises en question. Alors que certains voient en eux un moyen nécessaire de restaurer la démocratie, d'autres mettent en garde contre les conséquences néfastes de l'instabilité politique. La recherche d'une solution équilibrée et durable à ces défis persistants demeure essentielle pour l'avenir politique de l'Afrique.
Auteur: Pidenam SAMA